Le Projet d’employabilité des jeunes par l’apprentissage (PEJA), dont l’ambition est de contribuer à rendre les métiers de l’artisanat « plus rentables et compétitifs », cible 32 000 apprentis exerçant dans 8000 ateliers à travers tout le Sénégal, a-t-on appris de source officielle.
Le Projet d’employabilité des jeunes par l’apprentissage « cible trente-deux-mille apprentis et huit-mille maitres et maitresses d’apprentissage », a déclaré la coordonnatrice de la cellule genre et équité du ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, Salla Sall Diallo.
S’exprimant samedi, à Kaolack (centre), au cours d’une session de formation-sensibilisation destinée aux maitres et maitresses d’apprentissage de cette région sur le genre, l’équité, le leadership féminin et la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM), elle a précisé que dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, »chaque département a un quota ».
« Une mission se chargera d’indiquer le nombre de bénéficiaires » dans « chacun des départements ciblés. Ceci, en étroite collaboration avec l’Union nationale des chambres des métiers du Sénégal (UNCMS) », a-t-elle indiqué.
« On a remarqué que dans les ateliers, il n’y a pas souvent beaucoup de filles, surtout pour les métiers qui sont masculinisés comme la menuiserie-bois, la mécanique automobile, etc. », a relevé Mme Diallo pour justifier la pertinence de ce projet de l’État du Sénégal, financé par la Banque mondiale à hauteur de trente milliards de francs CFA.
Le PEJA qui se veut inclusif, est doté d’un indicateur genre, parce qu’à terme, « 35% des bénéficiaires doivent être des filles et des femmes », a souligné Salla Sall Diallo, pour qui « il y a beaucoup de paramètres socioculturels qui font que les filles et les femmes ne sont pas souvent nombreuses dans les ateliers des métiers de l’artisanat ».
« Nous avons des outils d’analyse genre qui vont nous permettre de mesurer le nombre de bénéficiaires femmes et filles dans le projet [dans chaque département], mais aussi de savoir avec exactitude combien nous disposons de bénéficiaires dans chaque département. Et s’il y a des disparités qui feront que nous n’aurons pas atteint les 35% de bénéficiaires, nous apporterons des solutions pour corriger ces déséquilibres qui empêchent souvent d’atteindre les objectifs fixés », a assuré Mme Diallo.
Pour encourager les bénéficiaires, le projet va leur apporter un appui financier, correspondant à un pécule de « cent-trente-cinq mille francs CFA » pour les filles, contre quatre-vingt-quinze mille francs CFA » pour les garçons.
« Il est tout à fait normal que les filles perçoivent plus que les garçons parce que la jeune fille, à un certain âge, a des besoins spécifiques que le garçon n’a pas », souligne la coordonnatrice de la cellule genre et équité du ministère de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion.
« Par exemple, une fille en apprentissage dans un atelier, voit chaque mois ses menstrues, qui font partie des causes d’absentéisme dans les écoles et dans les ateliers, et a besoin d’acheter des serviettes hygiéniques pour se protéger », a-t-elle expliqué.
Ces fonds sont donnés aux bénéficiaires au début et à la fin du projet, pour leur permettre surtout de démarrer une activité professionnelle à la fin de leur formation », a précisé Salla Sall Diallo.
Le président de la Chambre des métiers de Kaolack, El Hadji Sidy Diop, a insisté sur la prise en charge du genre dans l’apprentissage des filles et des jeunes femmes, avant de saluer les efforts de l’État du Sénégal dans ce domaine. Il a également relevé l’appui de la Banque mondiale pour le développement de l’artisanat qui, selon lui, doit pouvoir jouer »pleinement » sa partition dans l’économie nationale.