Face aux conséquences dévastatrices de la Covid-19 et de l’intervention militaire Russe en Ukraine, le gouvernement du Sénégal s’est engagé dans une politique d’autosuffisance alimentaire pour réduire sa dépendance de l’étranger. Une volonté certes louable mais certains parlementaires comme Thierno Alassane Sall (TAS) restent sceptiques quant à l’atteinte de cet objectif. Prenant la parole, lors de l’examen, ce mercredi 30 novembre 2022, du budget du ministère de l’Agriculture, le député non-inscrit a identifié deux facteurs qui fondent son scepticisme.
Le premier est lié à la faible utilisation de notre potentiel de terres arables. « N’y a-t-il pas de fatalité pour qu’on soit nourri par le Vietnam qui produit 6 tonnes à l’hectare et qui fait deux ou trois campagnes dans leurs zones irriguées, alors que nous n’arrivons pas à en faire autant ? », s’interroge-t-il. Battant en brèche les chiffres du ministre Aly Ngouille Ndiaye, TAS souligne : « on parle d’aménagement de 400 000 hectares irrigables dans la vallée du fleuve Sénégal, 200 000 théoriquement. En réalité, seuls 125 000 hectares sont utilisés dans cette vallée d’après les statistiques. On utilise seulement 25% de nos terres arables ».Pire encore, poursuit l’ancien ministre de l’énergie, « une bonne partie de ces 25% sont en déperdition y compris les fermes ANIDA. Comment peut-on croire qu’on arrivera à l’autosuffisance alimentaire si autant de ressources ont été investies et laissées en dégénérescence ? »
Le deuxième point, à en croire le parlementaire, c’est le facteur humain. « Le personnel est tellement faible dans vos services départementaux comme les directions départementales de développement rural. J’ai quelques chiffres : Kanel deux agents, Ranérou 2 agents, Louga 3 agents. Des départements agricoles par excellence où il y a peu d’agents pour accompagner les paysans. En plus les agents sont démotivés pour les raisons que vous connaissez », dénonce TAS.
Sénéweb