Le festival international des films francophones de Thiès (Festi Fifth), prévu en juin, est l’activité phare de l’agenda culturel de la ville de Thiès pour 2022-2023.
Le maire de Thiès, Babacar Diop, a officiellement procédé mardi au lancement officiel de cet agenda culturel qui va coûter 203 millions de FCFA, dont 100 millions sont réservés au Festival international des films francophones de Thiès (Festi Fifth).
S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville de Thiès, l’édile de la capitale du rail a indiqué que cet agenda culturel, dont le programme a été concocté par des artistes thiéssois pour l’essentiel, va débuter en novembre prochain.
Le programme de ce festival prévoit aussi des rencontres littéraires, avec de grands noms de la littérature, comme Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr, des projections de film, des expositions d’arts visuels et un concours de mode pour les couturiers de la ville.
Un camp de vacances, un forum de l’entreprenariat, un salon du livre de la jeunesse, ainsi que des “rencontres culturelles de Thiès” sont également au programme de ma manifestation, en vue de mieux mettre en exergue la diversité culturelle de la ville.
Une “nuit sacrée”, avec des chanteurs musulmans et des chorales chrétiennes, tout comme des concerts de hip-hop figurent aussi sur l’agenda de cette manifestation qui ne devrait pas entraver la tenue des évènements traditionnels qu’abritait la ville, selon le maire, assurant que ces manifestations seront accompagnées par la municipalité.
Le programme sera distribué et mis en ligne dans un site web dédié, ont annoncé les organisateurs.
Selon le maire, le chanteur Youssou Ndour “a accepté d’être le parrain” du festival, prévu du 16 au 24 juin 2023, avec à ses côtés, la cinéaste Maty Diop comme marraine.
Des longs métrages fiction, courts métrages, documentaires, des séries francophones et des pièces de théâtre sont au programme de ce festival, dont le comité d’organisation est présidé par Babacar Mbaye Diop, professeur de philosophie d’art à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Des acteurs culturels, des journalistes, entre autres acteurs, ont été cooptés dans ce comité d’organisation. Parmi eux, la chanteuse thiéssoise Ma Sané, la journaliste Oumy Ndour, ancienne présentatrice à la RTS, la télévision nationale, Papis Diallo, journaliste à la station régionale de la RTS, Thiès FM.
La directrice artistique du festival est une canadienne d’origine camerounaise. Porteuse de ce projet et à la recherche d’une ville pour l’accueillir, elle a été mise en relation avec la ville de Thiès.
Après de longues négociations, les deux parties ont convenu que les droits d’auteur de l’évènement, principal point de ces pourparlers, reviendront à la ville de Thiès.
Pour le maire Babacar Diop, “toutes les conditions sont réunies pour que ce festival soit une réussite”. Il espère que la ville pourra mobiliser assez de sponsors pour financer cet agenda, dont il espère qu’il aura des “retombées artistiques et économiques” pour Thiès.
Certains artistes ont reproché à la mairie de n’avoir pas adopté une démarche participative, en impliquant les principaux acteurs culturels de la ville.
Babacar Ly Dios, président de l’Association dynamique des artistes plasticiens de Thiès et membre du Collectif “Thiès, ville de culture”, s’est dit “surpris et déçu” par la démarche du maire, qui ne va pas dans le sens de la rupture annoncée par rapport à la gestion de la culture.
M. Ly, par ailleurs président de la commission ad hoc de la SODAV à Thiès, a noté que les artistes thiéssois “ne se retrouvent pas” dans cet agenda.
Le maire a dit être “dans les dispositions d’écouter tout le monde”, pour “améliorer (le projet), prendre des idées et critiques” des artistes, l’essentiel étant de réussir cette première édition. Il a annoncé une “séance d’explications avec l’ensemble des artistes”.