Vingt-six jeunes chercheurs, spécialistes de diverses disciplines, ont entamé, lundi, à Thiès (ouest), une formation d’une semaine sur la modélisation du secteur agricole, a constaté l’APS.
Les bénéficiaires de cette ‘’école d’été’’ viennent d’Allemagne, de la Belgique, du Bénin, du Canada, du Ghana, du Mali et d’autres pays.
La formation leur est dispensée au Centre d’études et de recherche sur l’amélioration de l’adaptation à la sècheresse (CERAAS), un démembrement de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA). La GIZ, l’organisme public chargé de la coopération allemande, et l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), un partenaire de l’ISRA, y contribuent.
Les animateurs de la formation recourent à la modélisation pour faire des projections sur l’évolution du climat et faire en sorte que la production agricole soit adaptée aux données climatiques, dans le but d’arriver à des décisions bien pensées.
La modélisation aide à adapter les variétés agricoles et les techniques culturales aux données climatiques. Les engrais et la fertilisation des sols sont également pris en compte.
Dans un contexte de changement climatique, les rendements agricoles doivent être étudiés de manière ‘’judicieuse’’, a souligné Aliou Faye, le directeur du CERAAS.
‘’L’Afrique de l’Ouest connaît un taux démographique important de 2,5 à 3 % par an. Au même moment, les terres agricoles, pour différentes raisons, diminuent fortement’’, a-t-il signalé.
La ‘’pression urbaine’’, la salinisation des terres, la dégradation des sols et le changement climatique font partie des causes de la réduction des terres destinées à l’agriculture, selon M. Faye.
La modélisation aide à tenir compte de tous ces facteurs, que prennent en compte les outils avec lesquels les bénéficiaires de la formation vont se familiariser.
‘’Il est important que les gens [comprennent] comment l’environnement de la production agricole va évoluer’’, a ajouté le directeur du CERAAS, s’attendant à ce que les bénéficiaires de la formation soient en mesure de faire des prévisions correctes en matière agricole.
Certains participants ont salué l’interdisciplinarité de la formation, à laquelle contribuent des climatologues, des agronomes, des sociologues et des économistes.
Inès Astrid Togouma, une doctorante burkinabè, estime que l’un des avantages de cette ‘’école d’été’’ est d’offrir aux participants l’opportunité de créer un réseau de chercheurs en vue de collaborations futures.
Madina Diancoumba, qui prend part à la formation au nom de l’antenne de l’ICRISAT à Bamako, affirme que l’Afrique est ‘’en retard’’ en matière de modélisation du secteur agricole.
aps